mercredi 5 avril 2017

La Cité des Méduses - Emmi Itäranta



La Cité des Méduses - Emmi Itäranta

“Je rêve encore de l’île. Parfois je m’en approche par les eaux, mais le plus souvent par la voie des airs, comme un oiseau, le grand vent sous mes ailes.” 
C’est sur cette île, dans la cité des Méduses, qu’ Eliana, citoyenne modèle, a grandi. Tisseuse au palais des Toiles, elle s’acquitte chaque jour avec application de sa tâche, dissimulant au monde un lourd secret. Sa solitude prend fin lorsqu’une intruse est découverte dans le palais, la langue coupée. D’où vient-elle? Que fait-elle ici? Le seul indice tient en un prénom tatoué sur sa main: ”Eliana”. Les deux jeunes femmes se retrouvent bientôt au coeur d’une machination orchestrée par le Conseil. 
Et si, pour survivre et sauver l’île des eaux qui commencent à envahir les rues, Eliana n’avait d’autre solution que de faire appel à ce don qu’elle avait jusqu’alors considéré comme une malédiction : rêver.

Note : 3,5 / 5


Un résumé envoûtant qui pourrait presque faire penser à une dystopie, une couverture magnifique qui pose déjà l'ambiance : ce livre m'a tout de suite intrigué et même si le début est laborieux et la fin trop mystérieuse, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Merci à Netgalley et aux éditions Presses de la Cité de m'avoir permis de lire ce livre.

L'auteure nous lâche sans préambule au milieu de cette société que l'on ne connait pas et qui est très différente de la nôtre. De ce fait, le lecteur ne comprend pas tout au début, les chapitres s'enchaînent, on suit le quotidien d'Eliana, tisseuse au Palais des Toiles, en étant complètement perdu. Cela peut paraître agaçant, mais l'auteure nous donne heureusement petit à petit les clés de son univers.

Ce mystère nourrit aussi l'ambiance du livre. Une ambiance que j'ai adoré, à la fois très calme devant la routine des journées d'Eliana, et inquiétante car, si on ne comprend pas tout tout de suite, on se rend pourtant bien compte que certaines choses clochent dans cette société.

L'histoire fait définitivement penser à une dystopie. Au fur et à mesure, on comprend qu'il existe plusieurs autres Palais qui servent plus ou moins à faire rentrer le peuple de l'île dans des cases. Rêver est considéré comme une maladie contagieuse, et ceux qui rêvent sont enfermés au Palais des Impurs. Les origines de l'île sont mystérieuses. Tous les habitants doivent aussi participer régulièrement à un étrange rituel où ils se font tatouer. Et c'est l'intruse, Valeria, qui entre soudainement dans la vie d'Eliana, qui va chambouler toutes ses croyances et ses habitudes et lui faire ouvrir les yeux.

J'ai beaucoup aimé les personnages, même si j'ai parfois eu du mal à croire qu'Eliana avait 24 ans. J'ai adoré sa relation avec Valeria, la médecin Alva et son frère. La narration à la première personne est pourtant étonnement en retrait, presque pudique, mais reflète de ce fait tellement bien Eliana qu'on lui pardonne le manque de descriptions. La plume de l'auteure est très poétique, très imagée et certaines scènes vont longtemps me hanter.

Je n'arrive cependant pas vraiment à savoir si j'ai aimé ce livre ou non. Trop de mystères demeurent, trop de choses restent très vague une fois le livre terminé. C'est au lecteur de réfléchir, de trouver des raisons à certaines choses, et c'est ce qui m'a un peu déçue. J'ai l'impression d'être passée à côté de certains éléments. Pourtant, j'ai été vraiment transportée durant ma lecture. J'ai aimé découvrir l'univers d'Eliana, son quotidien sur cette île. J'ai eu envie de me battre avec elle, de me rebeller et le style très imagé de l'auteure m'a vraiment marqué. Dans tous les cas, La Cité des Méduses est un livre vraiment spécial et, surtout, une dystopie très différente des autres par sa forme.

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Rêves et cauchemars :
  

2 commentaires:

  1. Un petit coup de cœur de mon côté, c'est une lecture que j'ai énormément appréciée :) !

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    1. J'ai lu ta chronique et je comprends, mais de mon côté ce livre a manqué de quelque chose, peut-être de plus de clarté, pour vraiment me transporter

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